Cette France que l’on ne connaissait pas…
Etre en voyage est un formidable moyen d’embrasser pleinement l’ambiance et la culture d’un pays. Bien sur, la durée étant limitée, la découverte l’est également. Nos premiers jours en couchsurfing, au cœur de la vie festive métropolitaine à Nouméa, notre itinérance en stop dans la grande terre, la rencontre chaleureuse et les invitations à dormir ou manger des caldoches (descendants des colons et bagnards français… qui n’ont bien souvent jamais vu la France), les contacts plus réservés avec les Kanaks, les soirées en brousse avec d’autres voyageurs nous ont donné beaucoup à voir, à comprendre…
En France ? Nous avons souvent eu le sentiment d’être dans le pays le plus dépaysant que nous avons fait depuis le début de notre voyage. Nouméa ressemble étrangement à n’importe quelle ville côtière française, mais dès lors que l’on quitte cette cité qui regroupe plus de 50% des 250 000 calédoniens, on parcours une brousse sauvage et déserte, grandiose. Les « villes » ne dépassent plus les 3000 habitants et la population mélanésienne est largement majoritaire.
Notre vécu subjectif et parcellaire nous a laissé entrevoir la tension latente entre caldoches et Kanaks. Les premiers sont installés depuis des générations et sont « français » dans leur cœur (et sur le papier également !), qui attendent un développement économique et touristique, qui sont heureux du lien qui les lie à la France (notamment financier). Les seconds ont une culture plus « au jour le jour », longtemps loin de toute société consumériste et se retrouvent aujourd’hui à en apprécier les avantages, même s’il reste une rancœur à l’égard de la métropole (les évènements des années 80 sont restés gravés dans les mémoires).
Et nous au milieu de tout ça ? On découvre… On écoute attentivement les ressentis de chacun. C’est à ces différentes populations (auxquelles s’ajoutent indonésiens, wallisiens, fidjiens ET métropolitains) de composer et construire l’avenir de ce pays en 2014 qui ne sera probablement pas tout à fait la Nouvelle-Calédonie, ni la Kanaky, mais un juste milieu… du moins on l’espère, car si la balance pèse trop lourdement d’un côté ou de l’autre, les tensions alors latentes deviendront explosives !
En attendant, les relations quotidiennes, du jour le jour, se nouent sereinement au sein de cette île paradisiaque. Ses plages tantôt noires, rouges (l’île est un gros tas de nickel) ou blanches nous ravissent. Son lagon, son eau «soit-disant-froide-à-24°C-car-c’est-l’hiver », ses coraux mous ou durs, ses bénitiers, ses langoustes, ses poissons verts, jaunes ou bleus nous émerveillent ! Et son cerf… Sur le feu, en marinade ou au four pour Sylvain ou dans la nature pour Sarah ! Malheureusement… les photos rendent peu compte de cette beauté, et ce, pour deux raisons : le voyage en stop fait qu’on se satisfait de là où nos chauffeurs veulent bien nous emmener, la deuxième… c’est qu’il paraît que les appareils photos n’aiment pas l’eau de mer… en tout cas, c’est le cas du notre !
Nous partons Lundi pour Lifou, l’une des trois îles loyautés… affaire à suivre !
Bises à tous
P.S : Hommage spécial à...
... Steph pour la réussite de son CAPES (8e sur 135, c'est pas tous les jours)
... Jérémy pour son CDI
... Clem pour son mémoire soutenu avec brio
... et on croise les doigts pour Robin ! (Tiens-nous au courant !)