Lifou
La petite ile de Lifou ca a une odeur de vanille, la gousse qui vient tout juste d’être ramassée, qui était encore sous la rosée il y a quelques heures. Une odeur que bien des parfums et produits chimiques essaient jalousement de recopier, sans pour autant parvenir a piéger le nez attentif, trop amoureux de l’authenticité, admiratif du travail continue de la liane de vanille et de son jardinier, qui, complices, se sont donnes la main des mois durant pour parvenir a ce résultat si unique, non sans mal. Le jardinier et l’orchidée n’ont qu’un seul jour pour se rencontrer et donner naissance a la gousse.
Lifou ca a été le coup de foudre, le coup de cœur, le coup de pied qui bouscule les préconçus, la coup’ du monde (bon ok le jeu de mot n’est pas terrible), tout, mais ni le coup bas, ni le coup de blues. Juste les couleurs. Au bout de neuf mois, après tant et tant d’émotions, on reconnait qu’on manque un peu de vocabulaire et on sait que tout vous semble déjà super. Mais si, sur ces neufs mois de bonheur, on devait revivre ne serait-ce qu’une dizaine de jours, on peut vous garantir qu’au moins deux des quatre qu’on a passes sur l’ile en feraient partie.
Le complexe et délicat processus de la vanille décrit précédemment est à l’image de cette ile. Ici, pas de surfait ou de folklore factice, mais des lieux et des gens impressionnants que rien n’a dénaturé au bénéfice du tourisme. Il n’y a même pas de panneaux de direction, ce sont les gamins et les femmes sur la route qui nous aident a trouver notre chemin. Pas de guide officiel ou d’accueil touristique a l’entrée d’un lieu sublime, mais l’autorisation a demander au petit chef de la tribu de pénétrer sur ses terres. Pas de bars branches mais des nakamals ou l’on boit du kava (décoction anxiolytique a base de racines) sur quelques bancs de fortune autour d’un feu. C’était tout simplement fantastique.
Nous qui étions venus découvrir un peu de cette culture « traditionnelle », nous pensions qu’assis dans une salle de cinéma, on comprendrait le documentaire… Mais quelle erreur ! Quand l’un des personnages nous a donne la chance (some people would say fortune J) d’être de l’autre cote, dans le scenario, nous avons saisi tout un autre sens – tout émus d’avoir le privilège d’être « acteurs » dans une histoire que l’on ne connaissait pas.
Comme disait Jean-Marie Tjibaou, leader politique kanak des années 80, « Le retour a la tradition, personne ne l’a jamais vécu et ne le vivra jamais. Notre culture elle est devant nous ». Alors voila : le travail du jardinier, a l’écoute de sa fleur, c’est ce qu’on a trouve ici. La modernité et la tradition se donnent la main et se nourrissent ensemble sans que l’une ou l’autre prenne le dessus. C’est ce qui donne naissance au trésor : la culture kanak d’aujourd’hui.
P.S : Un grand grand bravo a Robin qui vient de réussir le concours d’entrée de science-po et ainsi intégrer le master qu’il voulait.
P.S 2 : Le voyage en avion pour Lifou a été l’occasion pour Sylvain de réaliser son rêve de gamin et assister au vol et a l’atterrissage de l’avion dans le cockpit ! A en juger son sourire beat en-dessous, il était ravi ! Comme quoi, il suffisait juste de demander...
P.S 3 : Nouvelles photos dans l’album Lifou
P.S 4 : Demain, on verra le coucher du soleil sur l’océan pacifique… mais du Canada cette fois !